Pour cette carte blanche #3, rébecca (!) fabulatrice vient convoquer les rituels funéraires de
différentes traditions religieuses. Elle mêle pratiques sacrées et profanes. Elle se nourrie
des références de l’histoire de l’art et des arts populaires. Elle assemble, bricole et sculpte
des rubans de bretelles de soutien-gorge chatoyantes qui viennent donner corps aux
disparus.
Une relecture artistique du parcours du musée
Tout au long du parcours, le visiteur suit un chemin aux offrandes ;
rien que du tissu ressuscité pour dire les usages passés et
superposés. L’art, ici, évoque les rites funéraires, l’histoire de la
chrétienté et l’architecture sur et sous terre. Notre passé collectif,
revenu des mémoires, est comme une forme sur la rétine mi éblouie
mi familière.
Une matière première intime
C’est du ruban de bretelle de lingerie, comme fibre reliquaire, cachant
pour mieux révéler. Elle forme des cocons, transformation à l’oeuvre
et des momies de satin, compagnes de voyage. Un matériau
périssable pour renvoyer à l’éternité. Au plus près du corps et ses
humeurs, tel un linceul. Au plus près du corps érotique, telle la petite
mort. Une matière à reflet, tel l’or des icônes, qui signe la vie dans le
dédale muséographique en clair-obscur. Elle est ce lien didactique et
chatoyant, familier et attractif pour raconter le lieu.
Des formes dans les vides
Le dispositif est une contamination douce du parcours avec des
œuvres qui comme l’archéologue, posent des hypothèses. Elles
tentent de répondre à la partie manquante où comme les fantômes de
la culture populaire, se résument à un contour de tissu. Cordes,
chapelets, accessoires religieux, offrandes, fleurs artificielles, objets,
coiffes, momies, agneau, mobilier liturgique forment une grande
famille baroque comblant les vides.
Des symboles, des rites et de l’architecture
Les usages passés, les passages perdus, la bonne distance avec les
morts, les origines des attributs religieux, les offrandes, les
accessoires funéraires, l’imaginaire du corps, les objets d’une vie, le
bestiaire médiéval et le sacrifice sont les thématiques abordées sous
l’angle de l’émerveillement.
Photos Yannick Siegel
Musée archéologique, place Saint Laurent, 38000 Grenoble
+33 (0)4 76 44 78 68
Le musée est ouvert tous les jours de 10h à 18h sauf le mardi.
Fermeture les mardis, le 1er janvier, le 8 mai et le 25 décembre.
Agenda des visites et ateliers avec l’artiste
du 14 février au 15 octobre 2024, de vendredi à dimanche 14h – 18h30